Marseille a connu, depuis les années 1960, une transformation économique et sociale fondamentale lorsque son port au rayonnement mondial s'est mué en centre administratif et provincial, déserté par les bourgeoisies commerçantes, laissant de côté les classes populaires.
De ce moment perdurent des légendes encore vivaces. Marseille, même assommée par la crise économique, reste une ville imaginée, représentée par les médias, le cinéma ou la littérature, autant qu'habitée, mais fracturée. Le face-à-face tendu d'une classe moyenne administrative et d'une grande pauvreté divise encore un centre-ville qui a résisté à la gentrification.
Parce que les notables locaux jouent un rôle crucial dans une ville où nombreux sont ceux dont la subsistance dépend des deniers publics, il faut analyser les dispositifs politiques et leur fonctionnement.
Enfin, Marseille est l'objet et l'enjeu de l'une des plus grandes opérations d'urbanisme menée en France au XXIe siècle. Sa " renaissance " économique prend la forme d'une réinvention des espaces portuaires " rendus " à la ville et animés par des industries culturelles. Mais au bénéfice de qui et au prix de quelles expulsions ?