Au moment où l'école française est de plus en plus inégalitaire, où le destin scolaire des élèves est de plus en plus dépendant de leur origine sociale, où l'écart entre les élèves " forts " et " faibles " ne cesse de croître, l'analyse de la ségrégation scolaire est un préalable nécessaire à toute réforme de l'école dont quelques pistes sont esquissées.
La ségrégation scolaire, largement ignorée des médias, phénomène peu perceptible mais puissant, est une réalité sociale déniée. Elle renouvelle pourtant, progressivement et profondément, les modalités de scolarisation des élèves.
Depuis la fin des années 1970, les transformations économiques et idéologiques (chômage structurel, déclassement des jeunes diplômés, individualisme croissant...) ont accentué la course au diplôme, la concurrence scolaire, la recherche de la meilleure école, et ont débouché sur de nouvelles politiques éducatives. La promotion du " collège pour chacun ", les politiques d'assouplissement de la carte scolaire, la " ghettoïsation par le haut " des établissements bourgeois sont des manifestations directes et indirectes des logiques ségrégatives actuellement à l'œuvre. L'ouvrage présente des exemples précis et des données inédites.
Les processus ségrégatifs ont accentué l'inégalité de l'école française : le destin scolaire des élèves est de plus en plus dépendant de leur origine sociale, l'écart entre les " forts " et " faibles " ne cesse de croître. Les comparaisons internationales permettent d'envisager quelques réformes possibles, sources d'équité et d'efficacité.