À partir de cas concrets couvrant une variété d'époques et de pays, ce livre explique comment l'évolution des pratiques de transmission recompose les relations entre familles et individus, comment elle raffermit les solidarités ou, au contraire, accroît les inégalités. L'approche historique met en évidence, en France, les liens de l'héritage et de la définition d'une classe comme la noblesse, mais aussi la part de liberté qu'il comporte, dont les paysans ont su se servir depuis longtemps.
Notre époque connaît un important accroissement des inégalités de patrimoine ainsi que de leur reproduction d'une génération à l'autre. Cette tendance suscite un regain d'intérêt pour les questions de succession et d'héritage, plus complexes qu'une approche étroitement statistique pourrait le laisser supposer.
Au point de vue de l'économiste, il convient en effet d'adjoindre celui de l'historien, du sociologue, ou de l'anthropologue – autrement dit, d'envisager l'héritage sous un angle pluridisciplinaire. C'est ce que propose cet ouvrage qui, se concentrant sur la transmission des biens matériels, s'attache à en étudier les dimensions techniques et symboliques.
Quels déterminants interviennent dans le choix du destinataire d'un legs, au sein de la famille, à une institution, un musée ou une fondation ? La prise en compte de la succession à venir intervient-elle dans les choix faits au présent, notamment celui de signer ou non un contrat de mariage ? Comment la possibilité d'un héritage à venir est-elle utilisée par les légataires, et à quelle(s) fin(s) ?
En révélant la diversité des formes de l'héritage et des logiques qu'elles recèlent en France et ailleurs, cet ouvrage invite à envisager sous un nouveau jour une réalité coextensive aux sociétés humaines.