Nos manières de manger, comme ce que nous mangeons, ne tient pas seulement à nos besoins, nos cultures et nos goûts. Car aujourd'hui, tout un ensemble de normes juridiques, d'accords commerciaux et de recommandations de santé s'efforcent de diriger notre alimentation. Le statut et la définition même des aliments que nous consommons relèvent de cette intense production normative, qui ne cesse de se déployer au nom de notre bien-être, de nos traditions et de la défense de nos terroirs.
Nos manières de manger, comme ce que nous mangeons, ne tiennent pas seulement à nos besoins, nos cultures et nos goûts. Car tout un ensemble de normes juridiques, d'accords commerciaux et de recommandations de santé entend diriger notre alimentation. Le statut et la définition même des aliments que nous consommons relèvent de cette intense production normative, qui ne cesse de se déployer au nom de notre bien-être, de nos traditions et de nos terroirs.
C'est cet univers méconnu qu'explorent les auteurs de cet ouvrage, à partir d'une série d'études de cas fort éclairantes. Ils montrent ainsi que rien n'échappe à la construction de normes et de valeurs, alors que la multiplication des échanges et la circulation des produits alimentaires élargissent constamment l'espace des choix et des goûts. Mais aussi que nos conduites alimentaires sont loin d'être totalement déterminées par le pouvoir des normes. Alors que nous savons ce qui est sain, beaucoup préfèrent manger ce qui est réconfortant et commode à cuisiner, parfois au risque de leur santé. La diversité des rapports à l'alimentation est ainsi illustrée ici par plusieurs études relatives aux pratiques des enfants, des hommes et des femmes.