La diversification des stratégies médicales en cancérologie (thérapies ciblées, soins personnalisés) implique une modification profonde des rapports sociaux entre patients et soignants. Cet ouvrage collectif s'interroge sur les changements que les progrès constants de la biomédecine peuvent apporter à la prise en charge et l'organisation des soins.
Le cancer reste aujourd'hui encore une maladie grave, souvent mortelle. Pour les malades, l'espoir repose sur des stratégies médicales diversifiées et des relations singulières nouées avec les soignants et avec les proches. Si la vie personnelle des patients se réorganise à l'annonce de la maladie, les rapports entre soignés et soignants sont bouleversés par les innovations biomédicales et les changements dans l'organisation du travail des praticiens.
Dans ses pratiques quotidiennes, la cancérologie porte à l'extrême une tension centrale de la biomédecine contemporaine, entre l'évolution vers une prise en charge sanitaire qui se veut de plus en plus " personnalisée " et les exigences propres à la médecine scientifique, " fondée sur des preuves ", notamment en termes de standardisation des procédures.
Au-delà des discours convenus, d'allure scientiste et souvent enchantée, cet ouvrage collectif se propose d'étudier les conditions économiques, éthiques, psychologiques, politiques et institutionnelles des innovations biomédicales et les effets sociaux de leur diffusion. Il montre ainsi comment ces changements dessinent de nouvelles expériences de la maladie chez les patients et leurs proches.