Comment penser l'évolution de l'homme avec le développement acceléré des sciences et des techniques ?
À cause du développement accéléré des sciences et des techniques (information, biotechnologies, nanotechnologies et sciences cognitives), l'humanité traverse une phase de transition qui va durer plusieurs décennies. Cette accélération a-t-elle déjà joué un rôle dans la crise actuelle ? Quel sera son impact tant sur l'individu que sur la société et l'économie ? Faut-il s'attendre à une grande rupture ?
Aux États-Unis, des mouvements comme celui des " transhumanistes " prophétisent qu'avec l'utilisation du génie génétique une transformation radicale de l'espèce humaine aura lieu dès le milieu du XXIe siècle. C'est contre cette pensée qu'Alain Dupas et Gérard Huber s'élèvent dans cet ouvrage. Alliés de la science et de la technique, ils se refusent néanmoins à embrasser l'utopie selon laquelle tous les grands problèmes de l'être humain pourraient être résolus grâce à la science, en créant un humain amélioré. Selon eux, c'est oublier la formidable complexité du monde naturel et de l'humanité...
Pour analyser cette complexité, les deux auteurs s'appuient à la fois sur la théorie de l'Évolution et sur celle de l'Inconscient, qu'ils jugent complémentaires. Il n'est pas possible de comprendre le monde et ses changements techniques si l'on ne comprend pas l'évolution darwinienne. De même, insistent-ils, il faut prendre conscience des dénis et des non-dits qui, bien souvent, accompagnent les avancées de la science...
Face aux défis que l'humanité rencontre dans sa mission d'assurer à chaque individu une place positive dans un avenir forcément plus technologique, Alain Dupas et Gérard Huber proposent donc un genre de méditation. Méditation sur le rôle de la technique, sur les fondements de l'angoisse contemporaine, sur les risques de guerre... Selon eux, de nombreuses initiatives (dans le domaine de la santé, de l'environnement, de la compréhension du cerveau...) attestent de la foi que l'on peut continuer à placer dans la Raison. Loin de tomber dans une ère " post-humaine ", négation de la démocratie, l'homme va continuer, malgré toutes les folies meurtrières, à se battre aussi pour la sécurité et le bonheur du plus grand nombre.