Le « populisme » évoque un courant d'opinion fondé sur l'enracinement (la patrie, la famille) et jugeant que l'émancipation (mondialisation, ouverture) est allée trop loin. Si le « populisme » est d'abord une injure, c'est que ce courant d'opinion est aujourd'hui frappé d'ostracisme.
Cet ouvrage a pour but de montrer sur quoi repose cet ostracisme, ses fondements et ses arguments. Et les liens entre le peuple et l'enracinement, entre les élites et l'émancipation.
Il est normal qu'une démocratie lutte en permanence contre la démagogie, qui représente depuis l'origine sa tentation, son fléau mortifère. Mais une démocratie qui invente le concept de populisme, autrement dit, qui lutte par le crachat et l'insulte contre des opinions contraires, montre qu'elle manque à sa vocation de liberté.
Le populisme est le sobriquet par lequel les démocraties perverties dissimulent vertueusement leur mépris pour le pluralisme.
Chantal Delsol, professeur des universités, membre de l'Institut, auteur d'ouvrages de philosophie, d'essais et de romans, traduits en quinze langues, directeur de collection aux éditions du Cerf, éditorialiste au Figaro et à Valeurs Actuelles.