Pendant 200 jours, de Benghazi à l'Elysée, de New-York à Tripoli, des fronts de la Libye libre aux quartiers généraux de la diplomatie occidentale, un écrivain a été le témoin privilégié et, en plusieurs occasions, l'acteur d'une guerre sans précédent.
Il a tout noté.
Jour après jour, parfois heure par heure, il a tenu l'exacte chronique de cette séquence, décisive, du "printemps arabe".
C'est ce Journal qu'il publie aujourd'hui.
C'est l'envers et l'endroit, la coulisse et les grandes scènes, de cette histoire contemporaine qu'il donne à voir dans un récit riche en portraits, anecdotes, moments d'horreur et d'effroi, considérations philosophiques, fragments d'autobiographie, rebondissements saisissants et même, contre toute attente, intermèdes cocasses.
Passent à travers les pages de jeunes Libyens héroïques qui rappellent à l'auteur les grandes heures d'une Résistance dont il vénère le souvenir.
Un Général dépressif rallié à la révolution et amené à Paris à la veille de son assassinat.
Des combattants anonymes dont il s'efforce de fixer le visage.
Kadhafi et son fils préféré.
Juppé. Hilary Clinton. Un Président de la République, Nicolas Sarkozy, dont il salue l'audace et reconnaît la ténacité.
Et puis, chemin faisant, quelques-unes des ombres tutélaires qui l'accompagnent depuis toujours mais qui prennent, ici, leur vraie ampleur : Malraux, Gary, Lawrence d'Arabie, Le Byron de Missolonghi et le Orwell d'Hommage à la Catalogne — sans oublier un père magnifique.
A ceux qui posent la question de savoir "à quoi servent les intellectuels ?", ce livre — écrit et vécu par un disciple de Levinas embrassant la cause d'une insurrection dans le monde arabe — apporte une réponse à la fois concrète et passionnée.