« Longtemps je me suis emmerdée au lit, auprès d'amants qui devaient s'emmerder aussi, sauf qu'à l'époque je ne m'en rendais pas compte. »
Pourquoi sommes-nous si nombreuses à nous délecter sans complexe des ébats littéraires et cinématographiques d'une héroïne saucissonnée et fouettée ? Les féministes se seraient-elles battues en vain ? Comment expliquer que l'hypersexualisation des filles fasse tant d'émules alors que cette tendance, directement issue de la pornographie, est à ce titre conspuée ? Pourquoi les hommes n'osent-ils plus montrer leur désir pour des Superwomen revendiquées... qui ne demandent qu'à partager leur énergie vitale ? D'où vient que les images du désir ont déferlé sur notre société, tandis que nous doutons toujours davantage d'être assez désiré(e)s, d'être assez désirant(e)s ?
En convoquant Simone de Beauvoir ou Virginie Despentes, mais aussi Balzac, Milo Manara, Demi Moore ou Barbie, Sonia Feertchak se plonge dans l'histoire et la physiologie du désir, interrogeant les notions devenues suspectes de virilité et de féminité pour tenter, enfin, d'analyser pourquoi tant de femmes (et d'hommes) s'emmerdent au lit. Il est devenu urgent de rattraper le désir par la queue.