Il n'est jamais trop tard pour se réveiller.
" On ne peut rien pour un peuple épris de sa servitude ", écrivait Georges Darien dans La Belle France au début du siècle dernier, quelques années avant que les peuples européens jouissent de la grande boucherie patriotique de 14-18.
L'homme est le seul animal avide d'être dressé, d'où une sourde nostalgie de l'esclavage. Aujourd'hui, l'économie cannibale prospère sur les crises qu'elle crée et entretient. Les hommes, et singulièrement les Français, ne se révoltent pas. Au contraire, ils réclament à cor et à cri toujours plus de servitudes, d'État, de règlementations. Chaque nouvelle interdiction limitant le libre arbitre de l'individu suscite un orgasme citoyen. Le troupeau, nourri au principe de précaution, a le goût de l'abattoir. Chacun, barricadé derrière son nombril, réduit l'Histoire à sa misérable personne. Dans les villes, le " bobo ", sorte de termite, incarne le triomphe de l'abjecte idéologie de la dérision et son racisme anti-pauvres.
L'époque est celle des impostures médiatiques. Les " indignés ", ravis de la crèche découvrant la nocivité du capitalisme, les organisations caritatives enseignant aux défavorisés la passivité, les insoumis certifiés conformes de toutes les fausses révolutions, les écologistes vendant des peurs collectives après les religions, les ouvriers se battant pour préserver les outils de l'oppression au lieu de les détruire, etc.
L'auteur prône le retour à la primauté de l'individu, au choix de la vie contre la marchandise. Un rappel au désordre.