François Simon est un écrivain dont le talent littéraire se porte sur la cuisine, la gourmandise et la gastronomie. D'abord il y a l'auteur en tant qu'homme qui réfléchit, aime, souffre et marche dans la grande ville. Il connaît l'enthousiasme, l'insatisfaction, la recherche des femmes, l'anxiété quand il reçoit à dîner chez lui. Sa vie privée est inséparable de sa vie professionnelle. Ce n'est pas drôle de déjeuner ou de dîner tout seul – et d'ailleurs, qu'est-ce qu'on fait entre-temps ?
Mais les restaurants et les hôtels représentent son gagne-pain, sa raison de vivre, le champ de son honnêteté. C'est pourquoi aucun ne lui échappe, des trois-étoiles au petit bistrot. Et rien n'échappe non plus à son palais aiguisé, sa langue pointue, sa mémoire infaillible. Cette promenade parisienne n'est pas exhaustive. Il ne s'agit pas d'un guide, mais d'un choix. Ce sont davantage des visites dans des endroits très connus ou très méconnus, faites par un homme dont tous les sens sont en éveil, et l'esprit ouvert pour tâter le moelleux d'une coquille Saint-Jacques, l'épaisseur craquante d'une frite, la tiédeur d'une pomme au four et l'exacte température d'un nuit-saint-georges quand il descend dans son verre.
L'originalité de François Simon, c'est l'introduction des êtres humains dans la critique gastronomique. Un repas, même à deux, est collectif. Il se déroule dans un décor, un passé et l'esprit du patron qui souffle sur la salle. L'ensemble forme un tout que l'auteur met en scène comme une pièce de théâtre quand il s'assied à une table.