Une machine très efficace à remonter le temps...
De l'affaire Calas en 1762 à l'explosion de l'usine AZF en septembre 2001, des inondations de 1875 à l'affaire Patrice Alègre en 2003, Toulouse occupe une place majeure dans l'histoire des fait divers médiatisés. Mais la ville a également été le témoin de centaines d'autres drames oubliés et méconnus. Qui se souvient de l'assassinat de la petite Hélène Cayron, 8 ans, à l'origine de violents affrontements entre la communauté catholique et les anticléricaux en 1905, au moment de la séparation de l'Église et de l'État ? Qui se rappelle le bohème Jean Lannelongue, patron d'une cave de jazz de la rue des Tourneurs, abattu le 3 janvier 1959, pour avoir refusé de céder au racket de membres du milieu bordelais ? Ou du chien qu'un chiffonnier avait dressé en 1875 pour voler les meilleurs morceaux à l'étal des boucheries ? Ou de cet étudiant suicidaire et trompe-la-mort qui, en 1903, se tire trois balles de revolver, deux dans la tempe et une près du cœur, avant de se rendre à pied à l'hôpital où il sera soigné et sauvé ?
Au total, près de 900 de faits divers sont ici réunis pour révéler le passé, l'évolution d'une ville et d'une société. Sans jamais privilégier le sordide et le voyeurisme. Avec émotion et souvent une pointe d'humour. L'insécurité et la violence ne sont pas des phénomènes nouveaux. Et Toulouse n'est pas plus criminogène que les autres métropoles, mais pas moins. Les auteurs ressuscitent toutes ces histoires, petites ou grandes, réconciliant ainsi la mémoire collective et la géographie urbaine en les localisant.