À l'époque de la globalisation financière, de l'économie-reine et de leur joug, tout est considéré désormais sous l'angle de la rentabilité. Tout tourne autour de l'argent et du mystérieux pouvoir de possession qu'il suggère. Fascinés par l'argent, nous ignorons presque tout de la monnaie. Nous nous contentons d'y voir une marchandise, négligeant ainsi sa vraie nature, refusant même de la questionner. Et si la monnaie était d'abord et avant tout une institution ? Et si, œuvre de l'homme, elle l'obligeait à se rapporter à quelque chose qui échappe de façon secrète à sa volonté de contrôle ? Et si l'énigme qui fonde la monnaie était, en raison même de sa négation, la cause profonde des crises qui à intervalles toujours plus réduits bouleversent nos sociétés ? Dans un parcours passionnant qui traverse les disciplines et les époques, Massimo Amato orchestre un débat inédit où Aristote se révèle être le maître caché des plus grands économistes contemporains, où le code justinien ressort comme un précurseur de la cybernétique des marchés et où la critique franciscaine de l'usure découvre toute son influence sur les fondateurs du libéralisme. Un voyage qui remonte jusqu'aux origines du capitalisme planétaire, non pour résoudre définitivement cette énigme, mais pour chercher à la penser, promouvant ainsi une pratique plus digne du principe de l'économie. Un ouvrage époustouflant et un livre-manifeste, à la croisée d'Umberto Eco et de Jeremy Rifkin. Massimo Amato enseigne l'histoire économique et l'histoire de la pensée économique à l'université Bocconi de Milan. Depuis longtemps, dans la lancée des propositions réformatrices de J. M. Keynes, il travaille à la construction des conditions théoriques et politiques pour une réforme de la monnaie et pour un changement de notre rapport à l'argent. Depuis 2010, il s'est engagé, en France et en Italie, dans des projets concrets de réforme monétaire et financière au niveau local.