Le matin nous appartient-il encore ? Dans cette variation tout à la fois profonde et divertissante, il apparaît comme un enjeu résolument contemporain.Le matin est représentatif de notre rapport schizophrène au temps, un temps que beaucoup préfèreraient passer à l'horizontal mais que de présumées bonnes mœurs – la morale, la religion ou la société capitaliste – ont imposé comme vertical ; où l'intimité du quotidien côtoie sans résistance le tumulte du monde.
Un temps également saturé d'images qui ont façonné nos comportements : la publicité, les séries télé, l'art ou la littérature ont construit des représentations d'un matin tantôt homogène, rassurant et familial tantôt solitaire, routinier et banal.
Travaillé ou contraint pour les uns ; amoureux ou créatif pour les autres : nous ne sommes pas tous égaux aux premières heures du jour, et entre " double journée " et walk of shame, les femmes semblent tout particulièrement touchées par les clichés tenaces et les injonctions contemporaines nouvelles.
Autour de la même table du petit-déjeuner, ce livre énergisant, le premier consacré au matin, réunit Georges Perec et les Chocopops, Albert Cohen et Angela Merkel, Marc Aurèle et Jean-Jacques Goldman, avec une ambition : montrer autrement ce que chacun de nous voit tous les jours sans jamais le voir véritablement.