Le 16 mars dernier, à 15 h 47, au bout de 126 jours, 23 heures et 36 minutes de course, 34 jours après Michel Desjoyaux, Yves Parlier arrive aux Sables-d'Olonne, 13e du Vendée-Globe 2000-2001 et vainqueur dans le cœur des Français.
Après avoir pris la tête de la course, le 9 novembre, Yves Parlier doit, au sortir des tempêtes des cinquantièmes hurlants, faire une course effrénée pour recoller au duo de tête. Mais, le 17 décembre, son mât se brise. En trois. Là où tant d'autres auraient abandonné, celui qui, à douze ans, se projetait dans les récits des grands aventuriers, n'y pense pas un seul instant.
Un mois plus tard, après dix jours passés sur l'île Stewart au cours desquels, avec autant d'obstination que de génie, Yves Parlier a réparé son bateau, il reprend la course. Il n'a plus grand-chose à manger et, très vite, l'heure est au rationnement ; il se restreint à huit cents calories quotidiennes. " Des rations de bébé ", plaisante-t-il. Même s'il se sait préparé psychologiquement à affronter des semaines difficiles, jamais il ne se mettra, lui ou son bateau, en danger.
Le 16 mars, enfin, Aquitaine Innovations revient aux Sables-d'Olonne où une foule est venue l'acclamer et le remercier. Durant sa longue course, Yves Parlier nous a fait redécouvrir à tous la véritable nature d'un sport que les contraintes techniques semblent aujourd'hui dominer, et, surtout, la véritable signification du courage...