Dans les arènes de Nîmes, là où les plus grands toréros ont brillé, une jeune femme de 24 ans salue la foule fascinée.
Elle s'appelle Cristina Sánchez. En cette journée ensoleillée de mai 1996, elle est la première femme à toréer dans une arène, la première à pénétrer dans l'un des derniers bastions de la domination masculine. Christina Sánchez raconte comment, depuis l'enfance, elle a appris à supporter d'être toujours dans la lumière, dans l'oeil du cyclone. Le journal El País l'a comparée à un ange... "Torero", et non "torera", elle y tient. Comme un homme, elle avance, droite, dans l'arène. La peur, le courage, la douleur, la cruauté, l'érotisme, la lumière... Dans son livre, elle raconte sa passion pour le monde coloré de la tauromachie, mais aussi ses difficultés pour gagner ce combat qui la motive depuis l'enfance. "La tauromachie est faite de caresses, et comme les femmes savent très bien caresser, tu auras beaucoup de chance", lui avait-on promis. Cette chance, elle a su la dompter, et lui donner la trajectoire de son rêve... Un rêve de femme moderne.