Au début des années soixante, et pendant près de vingt ans, l’État a déplacé avec constance et méthode des centaines d’enfants réunionnais pour repeupler les campagnes françaises. Jean-Jacques Martial fut l’un de ces enfants. Arraché à son île à six ans, déplacé de foyers en familles, abusé par son père adoptif, il nous livre ici le témoignage sobre et bouleversant de son histoire.
La publication de ce récit en 2003 eut un très large écho. Depuis, l’auteur – avec d’autres – n’a cessé de dénoncer le scandale de ces déplacements forcés. Ce combat opiniâtre fut couronné par le vote en février 2014 à l’Assemblée nationale d’une résolution mémorielle reconnaissant la responsabilité de l’État. Et cette reconnaissance, cette victoire, valait bien d’être racontée dans un nouveau chapitre, plus joyeux cette fois, de cette enfance à jamais volée.
Cette vie pénible de doutes, de rares joies, de drames, l’auteur a pu la conter sans haine, ce qui lui donne encore plus de force. La Montagne.
Préfaces de Nassimah Dindar et d’Ericka Bareigts.
Postface de Yvan Combeau et Sudel Fuma.