Bien qu’il ait écrit une vingtaine de livres – les textes dont une traduction est ici proposée sont extraits de trois d’entre eux – Rafael Cadenas, né en 1930 à Barquisimeto (Venezuela), n’est pas un poète. C’est un lutteur. Ou si c’est un poète c’est un poète de ring. Cet homme ne cesse de se battre […] Armé jusqu’aux dents de toutes sortes de mots coupants, comiques, solides parce qu’élevés à la dure et nourris frugalement, l’homme est soutenu par sa seule faiblesse. Il n’écrit pas pour la dissimuler, mais au contraire pour l’exhiber et, d’un trait, la décocher vers une cible, plantée à quelques pas seulement, dont la silhouette nous est familière, écrit Daniel Bourdon (dont nous avons publié Les gardiens du territoire et La dispersion) en présentation de cette anthologie qu’il a établie et traduite. C’est la première publication en France du poète vénézuélien.