La musique de Lionel Bourg, tour à tour bonhomme et précieuse, traite au fil de ce récit un motif saisi en un territoire frontalier. Frontière psychologique et physique du monde paysan et du monde ouvrier, ce jardin, envahi des rebuts de la production de masse (une collection chaotique de poupées), ouvre à un personnage, lui-même pétri de cette ambiguïté, une rêverie trouble. L’érotisme, de toutes ces féminités minuscules et démembrées, décelé par Bellmer, est le fruit composé d’un univers en mutation, et il échappe aux imaginations vulgaires.
Comme il avait su le faire avec Les chiens errants de Bucarest (Fata Morgana, 2002), Lionel Bourg tire de cette atmosphère «pittoresque» une fresque sensible et qui ne cède rien au cliché.