LesGuêpes marque le retour d'Aristophane à la comédie politique, vraisemblablement en raison de l'accueil mitigé reçu par Les Nuées. Dans cette comédie inusable, reprise par Racine dans Les Plaideurs, Aristophane s’en prend au système judiciaire athénien, à ce goût si prononcé à Athènes pour la chicane, et que les récentes réformes de Cléon avaient encore accentué. Philocléon (« celui qui aime Cléon ») est atteint du mal procédurier si bien que son fils Bdélycléon (« celui qui déteste Cléon) est contraint de le séquestrer pour le retenir loin des tribunaux. Outre l’humour corrosif des dialogues, la pièce propose une réflexion sur la justice, et reçut le premier rang aux Lénéennes de 422. La Paix, représentée aux Grandes Dionysies de 421, fut jouée peu de jours avant la signature de la paix de Nicias. Alors que d’âpres négociations se poursuivaient entre Athènes et Sparte, Aristophane donne son point de vue en dressant un tableau idyllique de la Paix, déesse jusqu’ici enfermée dans une caverne et que Trygée, avec l’aide de laboureurs, est allée délivrer.
Notre édition rassemble en un volume ces deux « testaments politiques » d’Aristophane. Chaque pièce est précédée d’une notice qui lui est propre. Celle-ci fournit un argument succinct de la comédie et surtout donne un éclairage sur la situation politique ou les points de civilisation nécessaire à la bonne compréhension des deux pièces d’ « actualité ». Le lecteur trouvera notamment une présentation très claire des institutions juridiques athéniennes ainsi que des implications de la paix de Nicias. L’ouvrage est en outre assorti de notes accompagnant la lecture.