En Chine, le théâtre chanté est apparu autour du XIIIe siècle de notre ère et a connu son plein épanouissement sous la dynastie mongole des Yuan (1279-1368).
Le corpus qui nous est parvenu, constitué de cent-soixante-deux livrets, est d'une diversité et d’une richesse telles qu’on le considère depuis longtemps comme l’expression la plus haute du génie théâtral chinois. Destinés à un public populaire et alternant des récitatifs en langue vernaculaire et des airs chantés, ces drames nous offrent un éclairage unique sur la manière dont les Chinois ont envisagé la place de l’homme au sein de la société. Nous y retrouvons ainsi exprimés les sentiments, les valeurs, les croyances, les conflits individuels et collectifs, ainsi que les ressources morales dont l’individu confronté aux situations les plus extrêmes devait se montrer capable.
De ce vaste corpus, il nous a fallu choisir trois pièces qui nous paraissaient représentatives de la dramaturgie des Yuan : L’Automne au palais des Han de Ma Zhiyuan, L’Orphelin des Zhao de Ji Junxiang et Zhao Li offre sa chair de Qin Jianfu.
Leur intérêt tient tant à la qualité du style qu’à la façon dont leurs auteurs dramatisent les vertus confucéennes et parviennent à en faire le moteur d’une fiction théâtrale plaisante, efficace et susceptible de provoquer l’émotion du spectateur.