Marianne, une jeune Napolitaine de dixneuf ans que sa mère a mariée à un vieux juge, n’a d’autre distraction que de se rendre à l’église plusieurs fois par jour. En chemin, elle rencontre son cousin Octave qui, auprès d’elle, plaide la cause de son ami Coelio, trop timide pour déclarer son amour. Elle commence par le rabrouer puis, par un revirement qui est un caprice, accepte d’entrouvrir sa porte à un amant. Mais lequel ? La romance va tourner au drame... En 1833, lorsqu’il fait paraître sa pièce qui ne sera portée à la scène qu’en 1851, dans une version d’où il aura gommé les allusions sexuelles et religieuses, Musset y voit une comédie. Mais c’est une comédie au dénouement tragique et qui déroute la tradition : par leur ton poétique, leur inspiration fantaisiste, leur légèreté de composition, Les Caprices de Marianne renouvellent profondément l’écriture dramatique. Quant à leur héroïne, plus révoltée sans doute qu’écervelée, elle incarne la liberté d’une femme qui refuse de se voir dicter sa conduite amoureuse.