Antihéros pervers et sentimental, ironie mordante, imagination féroce: tout est réuni pour faire de "Tokyo Station" un thriller aussi légendaire que "Gorky Park".
Tokyo, 1941. Enfant unique d'un couple de missionnaires baptistes américains en poste au Japon, Harry Niles grandit dans les rues de Tokyo. Là, il est confronté à la culture japonaise, avec ses traditions, son passé glorieux, son nationalisme. Étant un "gaijin", il est traité comme un imposteur et récolte de multiples cicatrices au corps comme à l'âme. D'autant plus qu'il ne résiste pas aux plaisirs du jeu, de la tricherie et de la manipulation. Il développe ainsi une personnalité de survivant, capable de s'adapter à toutes les situations et jouant sur deux tableaux: étranger et parfait connaisseur des mœurs japonaises, il peut se livrer à diverses escroqueries. Adulte, il transforme un salon de thé en boîte de nuit, et vit entre légalité et illégalité. Une certitude, cependant: il est aussi amoureux du Japon que de sa petite amie, une DJ japonaise passionnée, indépendante et un peu cinglée. Et il est convaincu que si son pays d'adoption se lance dans une guerre contre les États-Unis, il perdra. Cette conviction, Harry ne se gêne pas pour la clamer haut et fort, forçant ainsi un peu plus son rôle de trouble-fête. Avant l'attaque de Pearl Harbour, Harry falsifie les enregistrements de plusieurs sociétés pétrolières et tente de faire croire à l'armée japonaise que les Américains ont dissimulé des réserves de pétrole à Hawaii. Que veut-il? Quel rôle joue-t-il? De quel côté est-il? Une chose est sûre, pour l'armée japonaise, il est l'homme à abattre. Le 8 décembre, Pearl Habour est attaqué. Harry ne peut plus quitter l'île du Levant. Recherché par les Américains et les Japonais, il se cache dans un Japon dont il connaît toutes les faces. S'il veut survivre, il doit désormais choisir son camp sans tricher et servir soit l'Amérique, soit l'Empereur. À moins qu'il continue de ne servir qu'un maître: lui-même.