Le gunfighter
On l’appelait Wild Bill. De son vrai nom James Butler Hickok, il était considéré comme le meilleur tireur de l’Ouest. Sans plan ni fortune, ce dandy au style flamboyant suscitait une admiration mêlée d’effroi, semblant ne s’intéresser qu’aux femmes, au poker et au whisky. Un caractère bien trempé et une habileté à manier les armes à feu qui lui vaut de représenter la loi dans les territoires sauvages du Kansas. Un soir d’octobre 1871, sa vie bascule. Lors d’une intervention, il tue par erreur son adjoint et ami. Le vague à l’âme, Hickok rend son étoile de marshal et erre dans les Plaines. Sans conviction, il accepte de paraître lors de spectacles populaires à la gloire de l’Ouest. Aux côtés de Buffalo Bill et de Texas Jack, il rejoue ses propres aventures, réelles ou fantasmées, devant un public avide de sensationnalisme. Mais le cœur n’y est pas. Lassé par ces mascarades, en quête d’authenticité, il reprend la route des Grandes Plaines et se rend à Deadwood, dans le territoire du Dakota. Il y a rendez-vous avec le destin. Dobbs revisite le mythe du shérif hanté par ses vieux démons, confrontant les mises en scène théâtrales aux réalités de l’Ouest, sous le regard expert de l’historien Farid Ameur, spécialiste de la période. Il s’appuie sur le dessin réaliste et flamboyant d’Ennio Bufi pour donner corps à un western sombre, nostalgique et crépusculaire.