Pour l'amour de l'ingénue d'une troupe de comédiens nomades, le jeune baron de Sigognac qui se morfondait au château de la Misère en compagnie d'un valet, d'une haridelle, d'un chien et d'un chat, joue sur les tréteaux le rôle de Matamore, le « tranche-montagne ». Il prend le nom de capitaine Fracasse, suit la troupe à Paris et dispute Isabelle à son déloyal et puissant rival, le duc de Vallombreuse.
Lorsqu'il écrit Le Capitaine Fracasse, Gautier vient d'avoir cinquante ans. Artiste accompli et journaliste influent, il souffre des nostalgies de l'homme arrivé.
Cette célébration de l'audace bouffonne et de l'héroïsme au grand coeur, qui idéalise la belle, pourfend l'injustice et ridiculise les conformismes, lui sera prétexte à poursuivre lui-même une aventure aux sources du temps où il menait, impasse du Doyenné, une vie de bohème.
Les prouesses du capitaine Fracasse retentissent du cliquetis des phrases, les contrées, les bouges, les châteaux vibrent des couleurs des mots et s'imprègnent de leurs parfums.
Edition de Jean-Luc Steinmetz.