Écrivain d'origine russe, la comtesse de Ségur est la fille du gouverneur de Moscou, Rostopchine, qui, en 1812, mit le feu à la ville pour faire reculer Napoléon. Arrivée en France à l'âge de dix-sept ans, elle épouse, trois ans plus tard, le comte de Ségur. Mère de huit enfants, elle commence à écrire à l'âge de cinquante-cinq ans, alors qu'elle est déjà grand-mère.
Contemporaine de Balzac, de Flaubert, de Pouchkine et de George Sand, elle peint avec précision la société du second Empire et des débuts de l'ère industrielle. La véracité, parfois douce, parfois cruelle de son témoignage, ne gâte en rien la richesse foisonnante et comme magique de son inspiration.
Le premier volume de cette édition de ses oeuvres comprend des lettres à son éditeur, inédites jusqu'à ce jour, et qui éclairent d'un jour nouveau la totalité de son oeuvre ; ses Nouveaux Contes de fées qui, avec les illustrations de Gustave Doré, contribuèrent à lancer un des premiers hebdomadaires pour enfants ; la trilogie des Fleurville où nous retrouvons Sophie, Paul et les petites filles modèles de notre enfance ; les Mémoires d'un âne, à michemin entre la fable et le roman ; Pauvre Blaise, le plus slave de ses romans.
Un dictionnaire de 250 pages détaille ses oeuvres, ses thèmes, ses personnages, sa vie, sa famille, ses amis, avec les anecdotes pittoresques concernant celle qui est la plus connue des auteurs, la plus inconnue des femmes, la plus méconnue des écrivains.
Claudine Beaussant