Ceci est une correspondance, pas un monologue. Celle de l'écrivain français le plus connu, et qui a échangé des lettres avec le monde entier, écrivains, artistes, politiciens, forçats, femmes de la bonne société et de la moins bonne, acteurs et actrices, journalistes, ouvriers, têtes couronnées. On a voulu faire entendre toutes ces voix.
Il fallait éviter cependant que la polyphonie ne devînt cacophonie, créer des séries homogènes. La logique imposait que l'on commençat par celle qui couvrait continûment quatre générations : la correspondance familiale.
Le premier volume se termine à la mort du général Hugo, père du poète. On y verra comment un enfant appliqué, un adolescent tourmenté et volontiers tourmenteur, devint Victor Hugo. On y verra aussi comment l'esprit vient aux filles avec l'orthographe, comment les vieux soldats se dépêtrent - assez bien somme toute - de leurs serments successifs. Comment on voyage, comment on gagne sa vie.
Les lettres sont complétées par les carnets et les journaux de Victor Hugo et par d'abondants extraits des comptes du ménage.
Jean Gaudon.