Le maître, le disciple et l'artiste entrent dialogue : comment l'homme peut-il atteindre à la perfection anarchique de la beauté dans la nature ? Ce texte miraculeusement retrouvé du jeune Hopkins annonce toutes les révolutions de l'art et de la philosophie modernes. Un indispensable.
Quoi de plus beau qu'une forêt ? Entre amis parler aux arbres, prendre le temps de respirer sous les ombrages de leurs canopées. C'est à l'écoute des arbres, que le jeune Hopkins – 21 ans au moment où il rédige ce traité – puise l'essence du beau, qu'il tire son amour pour la nature et toute la Création ; là où sa poésie se donne.
Sous les frondaisons d'un grand parc à Oxford, Hopkins met en scène la rencontre fortuite entre un professeur d'histoire de l'art, un étudiant et un peintre amoureux de la nature. Discussion philosophique et poétique, au cours d'une touchante promenade, sur la beauté de la nature et la critique des règles classiques de composition en peinture, en poésie, en musique. Il n'est question que du regard et de l'écoute, et de la joie de se parler en toute sérénité, en toute gratuité.
La force des arbres n'est pas vaine, ni l'harmonie qu'ils nous dispensent. Leurs ramifications ne miment-elles pas les méandres de notre pensée en mouvement ? À moins que ce ne soit l'inverse : comme un esthète qui se ferait écologiste, le poète s'en vient et nous rappelle que tout est lié, combien est capitale la préservation des équilibres dans la relation entre l'homme et ses arbres dont il a reçu la garde. C'est une invitation à renouer des liens avec la nature, qui touchera au coeur les lecteurs de l'encyclique Laudato Si' du pape François : une respiration dans la tourmente.