« Après quelque temps, apparaît un grand édifice, dont la grandeur surpassait le mont Olympe. Et qu'était cette grande masse ? C’était une citrouille, ou si vous voulez l’appeler ainsi, une courge, sèche et vide à l’intérieur, qui, quand elle était tendrette et comestible, aurait certainement fourni de quoi faire de la soupe pour le monde entier… C’est le séjour des poètes, des chanteurs, des astrologues, qui inventent, chantent, expliquent les songes des gens : ils ont rempli des livres de fables et de vaines sornettes. Mais écoutez, poètes, écoutez astrologues, chanteurs et chiromanciens, quel châtiment est le leur, afin que vous vous gardiez d’inventer vous aussi autant de fariboles pour plaire, avec votre art de parasites, aux Seigneurs que vous dupez, que vous pigeonnez, que vous roulez à la perfection en leur donnant à entendre mille balivernes sur les étoiles ; et ce que peuvent deviner les portefaix par des conjectures fondées sur des réalités et des choses vues, vous les dites arriver à cause des conjonctions d’astres, et dans l’ascendant de Jupiter avec la Vierge et le Lion. » (Baldus, 600-620)
Mario Chiesa est professeur de littérature italienne à la faculté de langues et littératures étrangères de l’Université de Turin.
Gérard Genot et Paul Larivaille sont professeurs émérites à l’Université de Paris X – Nanterre.
Laura Kreyder est professeur à l’Université de Milan-Bicocca.