Le Désert des Tartares, roman qui va apporter le succès à Dino Buzzati, vient tout juste de sortir dans les librairies quand son auteur embarque en juin 1940 sur le croiseur Fiume pour couvrir la guerre en Méditerranée en tant que correspondant du Corriere della Sera. Chroniques de la guerre sur mer, inédit en France, reprend les dépêches envoyées par le reporter de 33 ans durant les trois années où il participe aux batailles navales entre les flottes italiennes et britanniques, des côtes siciliennes et du golfe de Syrte jusqu'à la mer Égée. Des articles dans lesquels on retrouve tout le talent de nouvelliste de Buzzati qui émerge à peine du conflit imaginaire vécu par le héros de son roman, l'officier Giovanni Drogo. De la guerre fantasmée à la guerre vécue, l’auteur se retrouve soudain plongé au milieu des combats navals, mais aussi de leur longue attente. Immenses étendues immobiles, batailles sans vainqueur véritable, huis clos de la vie à bord, le journaliste-écrivain n’a pas son pareil pour raconter la guerre à partir de la bravoure d’un simple mousse, du vacarme de la salle des machines, et même du regard d’un chien.
Traduit et préfacé par Stéphanie Laporte, enrichi des illustrations et des photos prises par l’auteur, ces chroniques demeurent un témoignage rare et étincelant d’un épisode peu connu de la Seconde Guerre mondiale.
Dino Buzzati (1906-1972), journaliste, écrivain, peintre et illustrateur, est l’un des créateurs du roman italien moderne.
Stéphanie Laporte a récemment traduit aux Belles Lettres Viva Caporetto !, de Curzio Malaparte (collection « Mémoires de guerre », 2012).