« Une femme de mon village, qui paraissait frénétique, était conduite par son mari et des parents à une sorcière, sur les ressources de laquelle ils comptaient pour la guérir. Comme au passage de l'Arno on avait mis la femme sur le dos de l'homme le plus robuste, voilà qu’elle se mit soudain à remuer les fesses comme dans l’accouplement, en criant d’une voix forte à plusieurs reprises : "Je veux qu’on me foute !" Ces paroles exprimaient la cause de sa maladie. Celui qui la portait éclata d’un tel rire, qu’il tomba avec elle dans l’eau. Tous alors, riant à l’idée du remède, affirment qu’il n’est pas besoin d’incantations pour lui rendre la santé, mais de copulation. Et s’étant tournés vers le mari : "Ta femme ne trouvera pas de meilleur médecin que toi". Ils s’en revinrent donc, et quand le mari eut couché avec son épouse, celle-ci recouvra son bon sens. Il n’y a pas de meilleur remède à la folie des femmes.»
Stefano Pittaluga est professeur de Littérature latine médiévale à l’Université de Gênes. Il a publié des essais et des critiques dans divers domaines de la culture littéraire latine du Moyen Âge et de la Renaissance.
Étienne Wolff est professeur de Langue et de littérature latines à l’Université de Paris X-Nanterre. Il se consacre plus particulièrement aux auteurs et formes littéraires de l’Antiquité tardive et de la Renaissance.