En 1896, La Confession d'une jeune fille n'est qu'une invention du jeune Marcel Proust (1871-1922). Mais onze ans plus tard, par une curieuse coïncidence, un fait divers rejoint la fiction, l'outrepassant en horreur. Ayant appris l'existence de lettres échangées entre Proust et le meurtrier, le directeur du Figaro demande à l'écrivain une chronique sur ce drame. Le 1er février 1907, les lecteurs du Figaro découvrent en première page et sur quatre colonnes et demie, une chronique stupéfiante. Proust, peu soucieux d'épargner les âmes sensibles, a intitulé son article " Sentiments filiaux d'un parricide ". Les dernières lignes de cet article avaient été censurées en raison de leur " blâme insuffisant "... Dans celles- ci, Proust rappelle audacieusement que la mémoire d'Oreste et d'Œdipe, une fois l'outrage vengé et l'expiation accomplie, a été honorée et sacrée.