Michel Zévaco fait partie de ces romanciers prolifiques qui succédèrent, dans les " rez-dechaussée" des journaux, à Alexandre Dumas, à Balzac et à Victor Hugo. Il est d'ailleurs l'un des derniers à avoir parfaitement réussi cette double carrière de feuilletoniste et de romancier populaire. Combattant exemplaire, intrépide, inflexible, Zévaco, dans Les Pardaillan, fait surgir la figure du héros dont chaque génération éprouve le besoin. Pardaillan est un être d'exception. Mais, loin d'être un surhomme, il est dépourvu de toute-puissance mystérieuse. Car Pardaillan a peur, il commet des erreurs, ne gagne pas toujours ; il vieillit, fatigué parfois de défendre les bonnes causes. Mais, pardessus tout, il sait rester humain... Lecture facile sans doute, parfois d'une complexité et d'une étendue surprenante, cette "geste" du chevalier de Pardaillan est de celles que l'on dévore sans voir passer les heures, pour retrouver, confus et enthousiaste, le bouillonnement d'une époque traversée par la générosité d'un héros qui a désormais sa place aux côtés de d'Artagnan et de Cyrano de Bergerac.
Aline Demars